Rémy Rioux : «Le début de difficultés majeures pour le financement des pays du Sud»
Par Aude Massiot(https://www.liberation.fr/auteur/15648-aude-massiot) — 17 juillet 2020 à 12:00
Le premier sommet mondial des banques publiques de développement, appelé «Finance en commun», est organisé du 10 au 12 novembre à Paris. Photo EyeEM. Getty Images
Après l’appel de plusieurs ONG internationales, le directeur général de l’Agence française de développement veut marquer un tournant dans la finance publique mondiale pour allier relance économique et impératifs écologiques.
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Se regrouper pour mieux financer. C’est ce qu’appelle de ses vœux Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD) et président du Club international de la finance du développement (IDFC). Avec le premier sommet mondial des banques publiques de développement, appelé «Finance en commun» et organisé en novembre à Paris (https://financeincommon.org/), son président espère parvenir à une convergence de ces institutions internationales, et de leur énorme poids financier, pour accompagner la relance économique tout en accélérant la transition écologique.
«Rare moment international de haut niveau en 2020, alors que la COP 26 est reportée d’un an, ce sommet ne doit pas être un énième coup d’épée dans l’eau, appellent 130 ONG françaises et internationales dans une lettre envoyée(https://reseauactionclimat.org/sommet-finance-en-commun-ong-interpellent-emmanuel-macron/) à Rémy Rioux et Emmanuel Macron le 3 juillet. L’enjeu est crucial car les 450 institutions conviées représentent des volumes de financements colossaux, à hauteur de 2 300 milliards de dollars [2 017 milliards d’euros, ndlr] d’engagements financiers chaque année.» En réponse, le directeur de l’AFD assure qu’il portera cette ambition en novembre.
Rémy Rioux. Photo Alexandre Salle de Chou. AFD
Quels obstacles existe-t-il pour permettre une relance économique verte dans les pays en développement ?
Les deux agendas diplomatiques sur le climat et les Objectifs de développement durable onusiens sont en train de converger et de s’accélérer. Avec la crise financière actuelle, il apparaît clairement que les pays en développement ne bénéficient pas des marges de manœuvre budgétaires dont profitent les pays européens ou d’Amérique du Nord. C’est pourquoi il est urgent et nécessaire de leur apporter plus de liquidités pour les aider à se relever et à se transformer. Et impératif de mettre en place des mécanismes pour que ces liquidités se transforment en projets concrets, au bénéfice des populations, là où il y en a le plus besoin.